Manyoly : les portraits street art haut en couleur
Une artiste qui impose sa trace dans l’espace public
Autodidacte, Manyoly découvre la peinture murale en 2013, entre les ruelles du quartier du Panier à Marseille et les façades laissées aux artistes. Son style se construit hors des circuits académiques. Très vite, ses portraits aux couleurs franches accrochent les regards. À Paris, Lisbonne, Berlin ou Lyon, ses fresques apparaissent, souvent sans signature, toujours reconnaissables.

Chacun de ses visages s’impose comme une présence. Elle évoque dans plusieurs entretiens sa volonté de peindre des “âmes plus que des gens”. Loin de l’art politique ou revendicatif, son travail explore l’émotion brute. Le mur devient support d’intimité. En parallèle d’autres figures féminines du street art comme Miss.Tic ou Kashink, elle trace une voie singulière, entre expression personnelle et peinture murale accessible.
Des visages de femmes comme miroir de l’émotion urbaine
Le style de Manyoly repose sur une grammaire visuelle très identifiable. Les visages sont recomposés, les formes ouvertes, les couleurs vives, rarement réalistes. Le regard reste central, toujours frontal, souvent flou. Aucune volonté de reproduire le réel. Elle peint des émotions, pas des portraits. Les femmes qu’elle représente n’existent pas. Elles surgissent d’une mémoire ou d’un instant. À Marseille, ses œuvres sur le Cours Julien illustrent cette approche.

À Lisbonne, certains murs de Graça ou Alfama portent ses couleurs. Bombes, pinceaux, peinture acrylique : elle varie les techniques en fonction du support. Le résultat évoque une énergie douce, une tension graphique, une poésie visuelle. À travers ces visages, l’artiste installe une présence féminine dans la ville, sans discours, sans message. L’émotion remplace le manifeste.
Une œuvre libre entre murs bruts et galeries
Si la rue reste son espace d’origine, Manyoly développe aussi un travail en atelier. Elle peint sur toile, vend des reproductions, expose dans des galeries. À Paris, elle participe au Grand 8, une exposition collective consacrée au street art contemporain. À Marseille, la galerie ArtCan lui consacre plusieurs accrochages. Son style ne varie pas selon le support : mêmes visages, mêmes couleurs vives, même absence de contours figés. Elle rejette les catégories entre art libre et art institutionnel.

Dans une interview pour Clique TV, elle confie :
« J’ai commencé dans la rue parce que je n’avais pas de place ailleurs. Aujourd’hui, j’en fais un choix. »
Cette posture revendique une indépendance, une cohérence, une fidélité à une forme d’expression directe. Le mur reste un prolongement du trait.
Manyoly et la scène féminine du street art

Manyoly fait partie d’une génération d’artistes urbaines qui redessinent les codes d’un milieu historiquement masculin. Sans slogans ni revendications explicites, ses portraits féminins apportent une présence nouvelle dans l’espace public. Ni sexualisés, ni effacés, les visages qu’elle peint s’imposent sans brutalité. Elle ne se revendique pas féministe, mais ses œuvres dialoguent avec celles d’artistes comme Kashink, Miss.Tic, Madame ou Zalez. Sur les festivals, elle multiplie les apparitions : Peinture Fraîche à Lyon, Street Art City à Lurcy-Lévis, ou encore Urban Art Fair à Paris. Son compte Instagram sert d’atelier public, où elle partage croquis, fresques, détails et commentaires. Chaque œuvre devient un échange. La rue prolonge la toile. Et inversement.
Où voir les portraits de Manyoly ?
À Marseille, plusieurs fresques de Manyoly sont encore visibles : rue de l’Arc, rue des Trois Rois, place Carli. À Paris, des murs de Belleville, Ménilmontant ou la rue du Retrait conservent des visages de femmes aux couleurs éclatées. À Lisbonne, elle intervient dans les quartiers d’Alfama et de Graça, sur des pans décrépis, parfois éphémères.
Certaines œuvres sont également recensées sur des plateformes comme Street Art Cities. Elle participe régulièrement à des festivals ou résidences artistiques, où ses fresques murales restent accessibles. Pour suivre ses actualités, son compte Instagram officiel reste la source principale. Elle y annonce ses projets, déplacements et nouveaux murs, en France comme à l’étranger.
Témoignages, émotions et retour du public
Le travail de Manyoly suscite des réactions variées. Habitants, visiteurs, photographes urbains ou collectionneurs évoquent souvent une sensation de calme ou de résonance émotionnelle. Certains parlent d’une présence douce dans l’espace urbain, d’un regard bienveillant posé sur les passants. Sur Instagram, les commentaires soulignent la force expressive de ses visages, leur capacité à créer du lien. Des artistes comme Jo Di Bona ou Madame mentionnent parfois son influence. Des journalistes spécialisés comme ceux de StreetPress ou Urban Art Paris saluent son style identifiable, loin des codes graphiques traditionnels du graffiti. Cette réception nourrit une reconnaissance discrète mais solide, qui renforce sa place dans le paysage artistique urbain.
Prolonger la découverte
- Pour explorer des artistes proches de Manyoly : découvrir Kashink, Madame, Zalez ou Miss.Tic.
- Pour voir d’autres fresques à Marseille : Cours Julien, Panier, rue d’Aubagne.
- Pour suivre l’actualité du street art au féminin : consulter les comptes Instagram @urbanartparis @sneakart ou @streetartcities.
- Pour acheter une œuvre ou suivre ses prochaines expos : manyoly.com